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Tennessee Wiggler the Big Fat Worm aka Le Lombric Cosmique


Le Centre d’Art Contemporain Genève est heureux d’annoncer la nouvelle exposition personnelle du groupe KLAT. A cette occasion, le groupe présente le Tennessee Wiggler the Big Fat Worm aka Le Lombric Cosmique, une nouvelle installation conçue spécifiquement pour les espaces du Centre d’Art Contemporain Genève.

Cette sculpture monumentale représente un ver de terre géant (ou lombric) qui se déploie à travers les salles d’exposition. Ce projet est librement inspiré des visions post-apocalyptiques issues des quatre premiers romans de J. G. Ballard , Le Vent de nulle part, Sécheresse, le Monde englouti et La forêt de cristal. Dans chaque salle, une partie du corps du lombric est associée à un des éléments naturels destructeurs chez Ballard: le feu, l’air ou l’eau. Le lombric représente également, d’une manière symbolique, un cycle écologique. Le lombric a la forme du serpent, figure à la connotation ambivalente dans de nombreuses cultures, tantôt sacrée, tantôt maléfique. Le reptile est évoqué dans le titre même de l’œuvre, en référence à l’ouvrage de Jeremy Narby, Le serpent cosmique, dans lequel l’anthropologue analyse les pratiques chamaniques de certaines ethnies  d’Amérique latine. KLAT s’inspire également de la symbolique du serpent chez les alchimistes : la figure de l’Ouroboros. Lorsque l’animal se mort la queue, n’ayant ni commencement ni fin, il symbolise le « Grand-Œuvre », une représentation ésotérique de l’évolution vers la perfection dans la nature. Cette vision de la transformation alchimique fait écho à la biodégradation et au cycle du vivant.

A la fois dégoûtant et fascinant, le lombric cosmique ouvre une réflexion sur notre condition humaine dans un monde industriel aseptisé. Dans ses romans, Ballard s’est attaché à analyser les fonctionnements de notre société capitaliste et à en imaginer les dérives possibles, à travers des dystopies, récits de fiction catastrophistes. Quelle serait la place de l’humain dans une nature hostile et indomptable semblable à celle décrite dans ces romans de science fiction ? Quelles espèces y survivraient et comment reprendraient-elles le cycle de la vie ? La démarche de KLAT est clairement ancrée dans le monde de l’art, mais leur particularité est de combiner une grande accessibilité et une conscience forte des enjeux politiques. Avec le Tennessee Wiggler the Big Fat Worm aka Le Lombric Cosmique, le groupe KLAT réaffirme son intérêt pour les propositions de modèles alternatifs d’organisation sociale. Ils proposent un objet étrange, dérangeant, qui renvoie une image déformée de notre futur et qui, paradoxalement, contient en lui-même des alternatives concrètes à la société de consommation. Au-delà de son implication écologique, l’œuvre apporte également une critique du monde de l’art. Le lombric cosmique est une sculpture qui parasite le cube blanc de l’institution et « salit » un espace habituellement protégé du monde. Elle s’adresse avant tout au spectateur comme citoyen, et se situe dans l’histoire de la critique institutionnelle, élément indissociable de la pratique de KLAT. Le groupe s’inscrit dans une tradition qui remonte aux pratiques politisées de Group Material et aux propositions alternatives au marché de l’art élaborées par les artistes membres de Parasite dans le New York des années 1990.

Une proposition de Denis Pernet

Image de couverture: KLAT, « Ex caligine, nova insigna: anaphoros | Gegenschein », 2009,  Installation, Galerie Laurent Godin, Paris, 2009. (photo © Florian  Keinefenn. Courtesy Galerie Laurent Godin)
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