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Nicole Miller – The death of a school

Nicole Miller
The death of a school


Le Centre d’Art Contemporain Genève présente Nicole Miller — The death of a school, la première exposition de l’artiste américaine en Suisse.

Deux vidéo installations de Miller ont été exposées : Untitled (2012) et Death of a school (2014).

L’installation Untitled (David et Darby) associe deux projections vidéo des récits personnels de Darby, raconté à travers son fils CJ, et de David, un homme que Miller a rencontré dans la rue.
Dans la première projection, CJ — le fils de l’acteur hollywoodien Darby Jones (1910-1986) — tente de reforger une relation avec son père défunt à travers divers extraits de films. Dans la vidéo parallèle, David raconte l’histoire de la perte de son bras gauche, tout en créant l’illusion d’un bras recouvré grâce à un jeu de reflet ; une technique utilisée pour soulager la douleur de membres fantômes.

Les vidéos de Miller créent un espace dans lequel il est possible pour ces individus de « recouvrer leur perte, à défaut de pouvoir se représenter eux-mêmes. » Il s’agit pour l’artiste de « tentatives de rétribution qui utilise la notion de représentation comme outil. » Dans le cas de CJ, la relation à son père est rétablie par l’appropriation et l’édition d’extraits de films dans lesquels Darby y jouent un domestique, un zombie ou un chef africain; des rôles qu’Hollywood assignait traditionnellement aux acteurs afro-américains.

Les notions de subjectivité et de représentation de soi sont centrales à Untitled et à l’approche de Miller, notamment en relation au corps masculin afro-américain. L’artiste entrevoit à travers son travail la possibilité pour ses sujets de trouver «un potentiel réconfort, de parvenir à une certaine compréhension et de fait, à la capacité d’agir.»
Miller conçoit le passage du temps comme la possibilité d’une nouvelle compréhension du potentiel d’une image ; le récit et l’appropriation sont donc des outils essentiels à sa démarche. C’est peut être d’ailleurs les 30 ans qui séparent David de la perte traumatisante de son bras, qui lui permettent de raconter l’évènement et « de se plonger dans la tentative de reconstitution de son bras. »

L’approche de Nicole Miller se veut collaborative. Le spectateur est pour l’artiste un acteur central dans la transformation de la signification d’une image; le processus de transmission et d’interprétation subjective de l’image implique une constante évolution de son sens. De plus, selon l’artiste « une vision active peut être utilisée afin de reconstituer des histoires personnelles, ou même parfois son propre corps. »

Dans la seconde installation vidéo  Death of a school, l’artiste s’intéresse à la fermeture d’une école dans la ville de Tucson en Arizona et la perte qu’elle représente pour la communauté. Le sujet est personnel puisque la mère de Nicole Miller enseignait dans cette école ; un établissement qui a souffert de la politique menée par la ville et de son idéologie anti-immigration.

L’installation comprendra trois écrans sur lesquelles seront projetées une vidéo de l’école durant son processus de fermeture ainsi que des plans de l’école définitivement fermée et abandonnée.
Si la tentative de David dans Untitled de recouvrer son bras témoigne du pouvoir de visualisation, la fermeture de l’école dans Death of a School révèle pour l’artiste « la mort de la pensée dans l’espace représenté. »

Une proposition d’Andrea Bellini

Image de couverture: Nicole Miller,“Death of a School”#2, 2014. Channel HD RAW digital projections. Courtesy of the artist
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